Lart sert-il à quelque chose ? En 1917, Marcel Duchamps expose dans un salon d'art un urinoir. L'objet qu'est l'urinoir, en devenant oeuvre d'art, perd sa fonction initiale. Des lors qu'il est exposé dans un salon d'art, on ne s'en servira plus pour uriner. Peut-on dire qu'il sert à quelque chose ? On aurait plutôt envie de dire qu'il ne
A quoi sert l’Art ? » samedi 13 octobre 2007 jumelé Famili Jazz De 17 h30 à 19 h Buvette des Economats du Familistère Animation Jean-Paul SENELLART La multiplicité des points de vue sur l’Art et des formes d’Art, rend difficile toute réflexion sur l’Art. Et pourtant il doit bien y avoir quelque chose de commun entre toutes ces créations que l’on appelle artistiques… Autre difficulté suffit-il d’affirmer, à propos d’une production, qu’elle est une œuvre d’art pour qu’elle en soit une ? Pour savoir à quoi sert l’art, il faudra bien savoir de quoi on parle… Pour Bergson, l’artiste est celui qui est capable de se détacher de la réalité, de "notre besoin de vivre et d’agir" qui "nous a amené à rétrécir et à vider" notre vision du monde. Dès lors l’art sert à nous révéler en nous et hors de nous ce que nos préoccupations matérielles nous empêchent de voir. Pour le peintre Paul Klee "l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible". Pour d’autres dans le désordre, l’Art doit imiter la nature, être engagé, rendre compte de la réalité humaine, exprimer des idéaux, la beauté, nous rapprocher de Dieu… et bien d’autres choses encore ! La minute étymologique de Patrice Bourrec Art aptitude, habileté à faire quelque chose Famille d’une racine indo-européenne are adapter qui apparaît dans le latin artus membre d’où artis manière avec glissement dans le grec harmonia juste rapport. Cinéphilie-philo Manuel Caré SONATE D’AUTOMNE d’Ingmar Bergman 1978 Une pianiste de renommée internationale retrouve sa fille qu’elle n’a pas vu depuis sept ans. Elle s’aperçoit que sa carrière artistique a primé sur sa vie sentimentale et familiale.
Ence sens, l'utilité de l'art est récurrente, car elle suppose que toute activité n'est pas à elle-même sa propre fin, mais sert à autre chose. Tout le problème sera donc de montrer en quoi le critère de l'utilité de l'art est ambigu. Nous nous attacherons dans un premier temps à montrer en que l'art est un savoir-faire déterminer reposant sur la technique. Ce constat Combien parmi vous se sont retrouvés un jour dans l’incapacité de répondre à ces simples questions ? N’avez-vous jamais ressenti cette gêne devant vos interlocuteurs, d’être hanté par ce fameux syndrome de l’imposteur ? Dans cet article, il vous sera présenté un résumé d’une nouvelle théorie de l’art qui vous apportera, je l’espère, des réponses satisfaisantes à ces questions. C’est la théorie médiatique de l’art. Ces pages présentent un aperçu de son essai L’art est un média de masse paru en 2020 aux Éditions C. P. Nolin, productions graphiques et culturelles. Il est en vente ici, en format numérique. Une théorie générale Cette théorie concerne l’ensemble des pratiques artistiques les arts visuels, oui, mais aussi la danse, le théâtre, la musique, le mime, l’humour, le cinéma, la bande dessinée, etc. Théorie médiatique parce que cette définition de l’art est basée sur les théories de la communication, l’art étant vu d’abord comme un média de communication. Parmi les définitions recensées au cours de mes lectures, bon nombre ne concernent que les arts visuels et plusieurs autres, qu’une école ou un esthétisme en particulier. Certaines théories plus récentes s’attachent davantage à savoir quand » il y a art. Ces dernières sont plutôt utiles aux institutions et aux collectionneurs afin de s’assurer de l’authenticité des œuvres. Les philosophes et les théoriciens de l’art se sont évertués durant des siècles à circonscrire ce champ de l’activité humaine depuis un champ d’études particulier l’esthétique. Instrumentalisées par les élites dans la lutte des classes, les définitions qu’ils ont proposées rendaient souvent plus obscur le rapport de la société avec ses artistes. L’hermétisme de leurs jargons a fini par convaincre la population que l’art était l’affaire des riches. Encore aujourd’hui, l’intellectualisation à outrance du discours artistique creuse ce fossé. Tout n’est pas nécessairement à rejeter. Il s’agit plutôt de changer de point de vue. Comme lorsque différentes personnes sont concernées par la construction d’un pont. Pour l’architecte, c’est de la création pure. Pour l’ingénieur, c’est un défi. Pour les ouvriers, c’est d’abord un revenu. Pour l’entrepreneur, c’est une occasion d’affaires et pour les financiers, un investissement intéressant. Pour les personnes expropriées, c’est soit une injustice, soit une opportunité. Mais pour la société et les usagers de ce pont, ce sera un lien qui servira à rapprocher les gens et les lieux. L’important est donc de déterminer quel rôle jouent l’art et les artistes dans la société. Alors, plutôt que de baser notre définition sur les œuvres, nous allons partir de l’intention des artistes. L’énoncé L’art est un média de masse On dit des artistes qu’ils tentent de s’exprimer par leur art. Ne devrait-on pas considérer l’art comme étant d’abord et avant tout un média de communication ? Un média qui permet à l’artiste de communiquer des idées, des impressions et des émotions par l’usage de mises en scène esthétiques et transcendantes, d’établir une certaine communion d’esprit avec son public ? Source Vadim Fomenok sur Unsplash. L’hypothèse L’art est un média de communication de masse qui permet à l’artiste de communiquer des idées, des impressions et des émotions par l’usage de mises en scène esthétiques et transcendantes visant à établir une certaine communion d’esprit avec son public. Les fonctions de l’art L’art a de multiples fonctions. Il permet l’expression des individus. Il permet à chacun d’entrer en communion d’esprit avec d’autres individus, d’avoir l’impression de partager des moments, des sentiments et des émotions avec eux, d’être empathique vis-à-vis de ce qu’ils ressentent. Il permet à chacun de décorer son environnement, de le personnifier. Il a également pour fonction de fasciner, de créer des passions. C’est un instrument d’éducation et de diffusion du savoir, mais, également un outil de propagande et d’endoctrinement. On lui reconnaît des capacités d’introspection. Les Grecs de l’Antiquité avaient découvert sa capacité de catharsis, on l’utilise aujourd’hui en thérapie. De tout temps, il a servi à commémorer les événements, forger les souvenirs, glorifier les individus. Il joue un rôle dans la construction de l’identité des individus et des sociétés. Il est à la fois le résultat d’une culture et un élément qui contribue à sa construction. Il permet le développement de l’imagination, de la créativité. L’art est subversif. Il permet d’interroger les gens sur leurs valeurs, leurs croyances. Est-il possible de déduire un rôle qui résume toutes ces fonctions ? Le rôle de l’art Donner un coup de pied dans la fourmilière La majorité des gens vivent le nez collé sur leur quotidien. Peu d’individus ont le temps et le recul nécessaire pour analyser la société, pour prendre conscience de la source de leurs émotions ou des rapports qu’ils entretiennent avec les gens. Les artistes en sont généralement. Le réel est une idée subjective. Nos propres sens sont limités et imparfaits. Notre savoir, incomplet. Une bonne part de nos connaissances sont le fruit d’expériences empiriques, d’un héritage culturel. Durant plusieurs millénaires, les religions et les idéologies ont tenté de pallier notre ignorance par une mythologie et une cosmologie souvent aberrante. Pour compliquer le tout, les caractéristiques physiques mêmes de l’Univers sont en soi un obstacle qui nous empêche de l’apprécier dans sa globalité. Nos connaissances sont donc souvent le fruit de mauvaises interprétations du réel. L’avancée de la connaissance objective sur cet univers et sur notre propre nature bouscule jour après jour les vieilles idées reçues et rend certains savoirs désuets. Il n’est pas toujours facile de réaménager les vieux schémas de pensée pour faire place aux neufs. Il y a souvent de la résistance, surtout quand notre conception du monde et nos valeurs sont bousculées. L’art peut contribuer à provoquer ce changement tel un catalyseur. Il permet tant aux individus qu’aux sociétés d’établir ou d’actualiser leurs rapports avec eux-mêmes, avec leur environnement, avec leurs semblables et aussi avec leur propre humanité, bref, d’ajuster leurs rapports avec cette réalité subjective. On pourrait peut-être émettre l’hypothèse que, sans même que l’artiste ne s’en rende compte, son art prépare l’intellect des individus à recevoir des idées nouvelles. L’artiste ne nomme pas les choses, il les évoque. L’œuvre d’art ne dit pas à chacun quoi penser ce serait de la propagande comme l’ont été l’art religieux et le réalisme socialiste, il se limite à exposer les gens à des expériences afin que ceux-ci réagissent chacun selon leur propre nature et leurs propres valeurs. Son œuvre agit tel un contaminant. Une fois qu’il a été exposé à une œuvre qui déstabilise son conscient ou son inconscient, l’individu cherchera à retrouver son équilibre. Il peut être affecté autant par une œuvre abstraite que figurative, autant par un geste, une parole, un son ou une ambiance. Il peut rejeter ce qui le dérange, l’intégrer à ses acquis ou, enfin, se transformer lui-même afin de faire place à ce qui entre en conflit avec ses vieilles structures de pensée. Le but est de conserver sa propre cohérence. Le rôle de l’art est de permettre tant aux individus qu’aux sociétés d’établir ou d’actualiser leurs rapports avec eux-mêmes, avec leur environnement, leurs semblables et leur propre humanité, bref, d’ajuster leur rapport avec cette réalité subjective. Source Toa Heftiba sur Unsplash. Les principales caractéristiques de l’art C’est une mise en scène. Elle n’est jamais la réalité, c’est une représentation. L’art contribue à donner forme au réel. C’est un moyen de communication de masse. En art, le bruit dans la communication est une composante du message. La perception d’une même œuvre d’art peut différer d’un individu à l’autre. L’œuvre, est un système de signes dont les codes peuvent être nombreux, entremêlés et non nécessairement partagés, est un jeu qui défie notre intelligence. Ces codes ne sont pas nécessairement conventionnés et sont souvent créés sur mesure par l’artiste pour les besoins de sa création. Toutes les discipl Alorson a pour l’habitude de dire que : L’art est inutile, la création artistique pure ne sert à rien en pratique, elle est mise à l’écart des rapports utilitaires habituels. Ça c’est selon Hannah Arendt. En tout cas c’est du moins comme ça qu’on nous le présente en cours de Terminale. Une œuvre d’art ne nourrira jamais personne, mais il stimule néanmoins l’intellect A quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. Au fur et à mesure qu'ils nous parlent, des nuances d'émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l'image photographique qui n'a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. [...] Remarquons que l'artiste a toujours passé pour un idéaliste ». On entend par là qu'il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C'est, au sens propre du mot, un distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n'était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d'agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l'action tendent à limiter le champ de la vision. Henri Bergson. La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. à 151. Thème L'art. La perception. Question Quelle est la finalité de l'art ? Vise-t-il seulement à exprimer un état émotionnel, une psychologie individuelle avec sa particularité et son arbitraire comme semble le croire la vulgate déposée dans les copies d'élèves ? Avec cette question, Bergson nous invite à interroger l'essence de l'art et à affronter la question au niveau qui est celui du grand art. Exit la mièvrerie psychologisante ; la grande affaire des artistes n'est pas le divan du psychanalyste et son horizon égotiste, c'est le réel tel qu'il s'offre à une liberté qui s'en empare et en interroge l'être. A quoi vise donc l'activité artistique ? Thèse À nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience » répond Bergson. L'art fait voir ce qu'ordinairement on ne sait pas voir. Il découvre à nos regards ce qui s'y trouve depuis toujours mais demeure caché sans le dévoilement qu'en opère l'artiste. Au fond l'art atteste qu' une extension des facultés de percevoir est possible » Ibid, Ce qui conduit Bergson à affronter une nouvelle question. Question Comment rendre compte de cette possibilité ? Qu'est-ce qui permet ce pouvoir révélateur de l'art ? Thèse La réponse bergsonienne tient du paradoxe. Si la peinture, la littérature ont un pouvoir de révélation, c'est que l'artiste est moins attaché à la réalité » que le commun des hommes. Tout se passe comme si sa distraction », son détachement était le vecteur d'une perception plus éclairante dans laquelle chacun retrouve sa propre expérience mais une expérience ayant besoin de l'artiste pour prendre conscience d'elle-même. Que faut-il entendre par là ? Explication détaillée I L'art est révélation de ce qui est. L'art donne à voir apprend-on. Il montre, il fait surgir dans un matériau sensible un contenu inséparable de la forme glorieuse dans laquelle il s'exhibe. La question est de savoir ce qu'il en est de ce contenu. Est-ce une réalité créée de toute pièce par l'artiste de telle sorte que l'art ouvrirait sur des fantaisies ou des mythologies personnelles ? Le propos bergsonien dissuade d'emblée d'envisager ainsi la création artistique en soulignant que l'art renvoie à l'expérience humaine universelle. Il met en jeu les données universelles de l'expérience des hommes. D'une part ce qui est et qui est constitué aussi bien du monde extérieur, désigné dans le texte par le mot de nature, que du monde intérieur, celui que le texte désigne comme monde de l'esprit. D'autre part les sens et la conscience. C'est, en effet, par l'intuition sensible ou par l'intuition que la conscience a de ses états et des ses actes que nous avons accès aux données naturelles ou spirituelles. La montagne qui se découpe là-bas, le petit coin de ciel bleu ou de mur jaune qui surgit dans le champ de vision sont ce qui existe pour nous par la médiation des sens et de la conscience. C'est pareil pour la vie de l'âme avec ses modulations affectives, ses rêves, ses joies et ses souffrances. Elle requiert un acte de la conscience pour être perçue. Or les sens et la conscience sont-ils par principe attentifs à l'infinie richesse du réel ? Il semble que non et ce qui l'atteste, selon Bergson, c'est l'expérience même de l'art. Il y a, en effet, depuis des siècles, des hommes dont la fonction est justement de voir et de nous faire voir ce que nous n'apercevons pas naturellement ». Ibid, La réflexion sur l'art engage donc une réflexion sur la perception car si la finalité de l'art est de porter à l'expression ce qui existe et que nous ne savons pas voir, cela signifie que la faculté perceptive n'accomplit pas parfaitement sa fonction. PB Qu'est-ce que la perception et pourquoi est-elle en défaut par rapport au réel auquel elle renvoie ? La perception est la fonction de notre rapport au réel. C'est par elle que nous nous représentons des objets dans l'espace, que nous formons une image de ce qui existe, et ce n'est pas une mince affaire de savoir comment s'élabore cette représentation. Suppose-t-elle une passive réception de ce qui est donné aux sens et à la conscience ? A l'évidence non puisque le monde perçu varie d'un sujet à un autre et qu'avec Bergson on peut faire de la perception la pierre de touche de la distinction de l'artiste et du commun des hommes. Il semble donc qu'elle soit tributaire d'une manière de se projeter vers les choses, de les configurer de telle sorte que le sujet percevant intervient activement dans la construction de l'objet perçu. Opération complexe donc que la perception, l'enjeu de ce texte étant d'établir que la fonction de notre ouverture au réel, peut être moins ce qui nous le révèle que ce qui fait écran et tisse un voile empêchant d'accéder à la réalité des choses. Le donné avec sa richesse et son originalité n'apparaît pas nécessairement aux sens et à la conscience dans la clarté de son offrande. Il ne frappe pas explicitement nos sens et notre conscience » dit Bergson. Entendons, il est possible que nous n'y soyons pas sensibles ou attentifs. Ce qui n'est pas explicité » est, en effet, ce qui n'est pas porté à la lumière du jour, ce qui reste caché, ce qui demeure invisible au regard ou à la conscience. Ces effets d'occultation » sont le lot de la perception commune. Ex La coupe de fruits sur la table de la cuisine est bien perçue par la cuisinière mais il faut le grand art de Cézanne pour rendre visible ce que l'on voit sans le voir vraiment la profondeur, le velouté, la mollesse, la dureté même des objets - Cézanne disait même leur odeur » Merleau-Ponty dans le doute de Cézanne, Sens et non sens, Gallimard, p. 20. Ex De même il faut l'art de Turner pour dévoiler le paysage comme atmosphère et on ne voit plus la lagune de Venise après lui comme on la voyait avant. Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. Un Corot, un Turner, pour ne citer que ceux-là, ont aperçu dans la nature bien des aspects que nous ne remarquions pas. - Dira-t-on qu'ils n'ont pas vu, mais créé, qu'ils nous ont livré des produits de leur imagination, que nous adoptons leurs inventions parce qu'elles nous plaisent, et que nous nous amusons simplement à regarder la nature à travers l'image que les grands peintres nous en ont tracée ? C'est vrai dans une certaine mesure; mais, s'il en était uniquement ainsi, pourquoi dirions-nous de certaines oeuvres - celles des maîtres qu'elles sont vraies ? où serait la différence entre le grand art et la pure fantaisie ? Approfondissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, c'est que nous avions déjà perçu quelque chose de ce qu'ils nous montrent. Mais nous avions perçu sans apercevoir. C'était, pour nous, une vision brillante et évanouissante, perdue dans la foule de ces visions également brillantes, également évanouissantes, qui se recouvrent dans notre expérience usuelle comme des dissolving views» et qui constituent, par leur interférence réciproque, la vision pâle et décolorée que nous avons habituellement des choses. Le peintre l'a isolée; il l'a si bien fixée sur la toile que, désormais, nous ne pourrons nous empêcher d'apercevoir dans la réalité ce qu'il y a vu lui-même. » La pensée et le mouvant, Si la peinture élargit la faculté perceptive, la littérature enrichit la conscience de la vie intérieure. Les romanciers comme les musiciens font entendre ou figurent dans des personnages la petite musique de l'âme. Stendhal peint par exemple les émotions, les désirs, les espérances, les déceptions de Julien Sorel, de Madame de Rênal ou de Mathilde de la Mole, dans Le Rouge et le Noir. Comment pourrions-nous vivre de la vie de ces héros s'ils ne nous parlaient pas de nous-mêmes ? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. » affirme Bergson. De fait qu'est-ce qui fait du personnage d'Emma Bovary une grande création littéraire ? Il est vrai que Flaubert disait Madame Bovary c'est moi », mais si la tendance à fuir dans une vie fantasmatique la médiocrité de son quotidien social et sentimental, si le désir d'être autre chose que ce que l'on est n'avaient pas un écho en chacun de nous, Flaubert ne serait pas l'auteur d'une grande œuvre d'art. Le bovarysme n'aurait-il pas son siège dans quelques uns des sous-moi qui composent notre complexe nature psychologique ? » demande judicieusement Georges Palante dans son essai sur le bovarysme 1903. C'est parce que le romancier a su élever son expérience à l'universel qu'il nous émeut. Son génie est de peindre un état de notre âme, si passager, si furtif pour certains qu'ils n'en soupçonnent même pas l'existence. Lui, en révèle les multiples nuances, les couleurs changeantes et en suivant Emma dans son exaltation ou son désespoir, dans ses rêves ou dans son ressentiment, Flaubert nous permet de découvrir une part de nous-mêmes qui nous était inconnue ou du moins si peu sensible que nous ne la remarquions même pas. Il eût fallu pour cela être attentif à la durée et à son hétérogénéité, thème cher à notre philosophe. Tout ce qui existe déploie son être dans le temps et celui-ci se caractérise par l'absence d'homogénéité. Le temps vécu n'est pas le temps des horloges, temps mathématique où une heure est identique à une heure ; c'est la durée où chaque instant est unique, différent d'un autre au point qu'être fidèle au réel impliquerait une disponibilité permanente à l'imprévisible nouveauté des choses extérieures et intérieures. Il y a une minute du monde qui passe, il faut la peindre dans sa réalité » disait Cézanne. Comme le peintre, le poète essaie de capter la vie mouvante de l'âme, ses couleurs changeantes, ses ombres et ses clartés. Il s'agit de dévoiler sous la pauvreté de ce qui apparaît à une perception rétrécie une réalité concrète que seule une attention pénétrante peut mettre à jour. L'artiste est l'homme de cette attention. En lui la nature ou l'âme se sent, se pense et s'exprime. C'est dire que l'artiste ne fait pas exister arbitrairement ce qu'il dépeint. Ni il ne le crée absolument, ni il ne se contente de l'imiter. Il n'invente pas ; il découvre au regard une réalité préexistante. Il n'imite pas car l'opération de dévoiler est toujours transposition d'une réalité dans un élément le poème, le roman, la peinture, la musique d'une autre nature et dont les contraintes exigent de ruser avec le réel pour en restituer la vérité. L'esthétique de la mimesis n'a jamais été une invitation à reproduire le réel, le propos aristotélicien disant que l'art imite la nature ou l'achève» signifiant que l'artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l'expression ce qu'il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n'a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l'harmonie. L'homme qui marche n'a jamais eu les deux pieds rivés au sol, comme dans l'œuvre de Rodin, mais sans cette ruse, le mouvement serait suspendu. L'art est un mensonge qui dit la vérité ; tous les artistes le proclament à leur façon. La servile reproduction ne dévoile rien. Quel intérêt aurait une activité se contentant de reproduire ce qui se donne à la perception immédiate ? La vocation de l'art consiste à déchirer les apparences qui dissimulent sous leur abstraction le concret pour faire apparaître ce qui n'apparaît pas à la perception banale. Bergson recourt à une image pour illustrer la fonction révélatrice de l'art. Ce qui se passe dans l'art est comparable à ce qui se passe pour l'image photographique. Le bain dans lequel on plonge la pellicule pour faire apparaître l'image ne crée pas cette dernière, il ne fait que la révéler mais sans la solution nécessaire à la fixation de l'image, celle-ci demeurerait invisible. Ainsi en est-il de l'art. L'artiste n'invente pas la réalité qu'il donne à voir mais sans lui elle demeurerait invisible. La question est donc maintenant de comprendre pourquoi il a ce pouvoir. II La raison d'être de ce pouvoir. Et ce n'est pas un moindre paradoxe de découvrir que si l'artiste est le révélateur du réel, c'est parce qu'à la différence des autres hommes, il y est moins attaché ». Il est, dit-on, un distrait », un idéaliste ». Quelle que soit la dénomination, on signifie que l'artiste n'est pas inscrit dans le réel comme les hommes le sont ordinairement. Fait étonnant. Bergson s'y attarde en mettant en évidence le paradoxe Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? ». On a plutôt tendance à penser qu'il faut être solidement arrimé au réel pour le voir. Or l'artiste incarne le contraire de ce qui se revendique comme modalité d'être réaliste ». Le réaliste se croit au plus près de la réalité parce que les besoins et les intérêts matériels des hommes sont ce qui structure son rapport au réel. Il a les pieds sur terre », lui ; il a le souci de l'utilité et de l'efficacité ! Il est étranger à ce qu'il qualifie d'idéalisme » à savoir cette façon d'exister comme une sensibilité et une spiritualité libre, laissant subsister le réel dans son étrange présence pour en faire un objet de contemplation. La réalité est pour lui le corrélat de sa manière intéressée de se projeter vers elle. Aux antipodes de son affairement, de son pragmatisme, l'artiste lui semble dans la lune ». Sa manière d'être au monde est si détachée de ses préoccupations utilitaires qu'il lui semble en retrait, sur une autre planète », et c'est ce que connote l'idée de distraction. Le distrait est aveugle à ce qui éblouit les yeux des autres. Il ne voit pas ce qu'ils voient. Il a une manière d'être présent au monde donnant le sentiment de l'absence. Les liens tissant les rapports des autres au réel sont chez lui comme suspendus. Bergson insiste sur son détachement ». Le détachement est la vertu que l'on reconnaît habituellement au philosophe parce que le travail de la pensée exige le recul, la distance, la mise hors jeu des désirs, des passions et des intérêts matériels dont l'effet est de détourner l'esprit de sa fin propre, à savoir de la recherche de la vérité. C'est aussi celle de l'artiste, selon Bergson, mais chez lui le détachement n'est pas le résultat d'une ascèse. Il n'est pas volontaire, conquis, il est un état naturel ». Tout se passe comme si la nature avait donné à certains hommes le don de sentir ou de penser autrement que le commun des hommes. Pour prendre la mesure de leur singularité, il convient de décrire la manière usuelle d'être au monde. Elle se caractérise par le privilège de l'action sur la contemplation et par le rétrécissement du champ de vision. Pourquoi ? Parce que vivre c'est agir. Il y a là une urgence de première nécessité. Nous avons des besoins à satisfaire, des intérêts vitaux et nous sommes tout naturellement enclins à ne saisir du réel que ce qui est en rapport avec ces besoins et ces intérêts matériels. L'arbre en fleurs est pour le paysan la promesse d'une bonne récolte, il n'en perçoit que ce qu'il lui est utile d'en percevoir. Sa perception est intéressée, ses préoccupations le détournant de regarder l'arbre à la manière du peintre Bonnard. Ce dernier ne le voit pas pour ce qu'il pourra en tirer, il le voit pour lui-même. Les formes, les couleurs, les volumes de l'amandier en fleurs s'imposent à lui dans l'énigme de leur visibilité. Dans son texte d'hommage à Berthe Morisot, Valéry insiste sur cette caractéristique du peintre d'être affranchi d'un rapport pragmatique au réel. A la différence du paysan, du militaire et du géologue qui ne voient du paysage que ce qui fait sens pour leurs intérêts, celui-ci est chose vue, simplement vue pour l'artiste peintre. Aux nécessités de l'action structurant la perception des uns, s'oppose l'attitude contemplative de l'autre. Si l'on rajoute que pour les besoins de l'action, il a fallu désigner les choses par des mots, des mots qui finissent par se substituer à elles de telle sorte qu'on ne les voit plus dans leur originalité et leur unicité mais on se contente des étiquettes que le langage a collées sur elles, on comprend que la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes soit une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d'agir, nous a amenés à vider et à rétrécir ». A l'opposé, le désintérêt des artistes pour l'action et les intérêts matériels les rend disponibles pour une perception plus profonde de la réalité. Ils sont sensibles en général par un seul sens et attentifs au concret, à son caractère unique, original, mouvant. Leur perception est ouverte au don infiniment renouvelé de la réalité pure. Elle en a la densité et, grâce à eux, la perception commune rétrécie et vidée » s'élargit et s'enrichit. Il est donc bien vrai que l'art donne à voir. Il n'imite pas le visible, il rend visible » disait Klee. Il ouvre sur un monde qui, en un certain sens, est bien le monde de tel ou tel artiste car le sensible est toujours au point de convergence du sentant et du senti et le sentant est irréductiblement un être singulier. C'est Cézanne ou Flaubert. Mais si ce monde était purement subjectif, l'oeuvre serait privée de toute puissance d'émotion esthétique. Car, ainsi que l'écrit Mikel Dufrenne Le critère de la véracité esthétique, c'est l'authenticité à travers l'auteur de l'oeuvre, s'il est inspiré, il semble que ce soit le monde comme Nature naturante qui nous fasse signe, et nous donne à déchiffrer un de ses visages. Chaque monde singulier est un possible du monde réel. [..] Le monde, c'est l'inépuisable il déborde toujours ce que vivent, comme leur principal souci et leur principale tâche, les hommes d'une époque » Esthétique et philosophie, Klincksieck, p. 26. Néanmoins peut-on affirmer que le monde ouvert par l'artiste procède d'un accès direct à la réalité? Bergson le soutient dans de nombreux textes La nature a oublié d'attacher leur faculté de percevoir à leur faculté d'agir. Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux. Ils ne perçoivent plus simplement en vue d'agir ; ils perçoivent pour percevoir, - pour rien, pour le plaisir. Par un certain côté d'eux-mêmes, soit par leur conscience soit par un de leurs sens, ils naissent détachés ; et selon que ce détachement est celui de tel ou tel sens, ou de la conscience, ils sont peintres ou sculpteurs, musiciens ou poètes. C'est donc bien une vision plus directe de la réalité que nous trouvons dans les différents arts ; et c'est parce que l'artiste songe moins à utiliser sa perception qu'il perçoit un plus grand nombre de choses » Ibid, p. 152, 153. Dans Le rire, il écrit aussi Mais de loin en loin, par distraction, la nature suscite des âmes plus détachées de la vie. Je ne parle pas de ce détachement voulu, raisonné, systématique, qui est oeuvre de réflexion et de philosophie. Je parle d'un détachement naturel, inné à la structure du sens ou de la conscience, et qui se manifeste tout de suite par une manière virginale, en quelque sorte, de voir, d'entendre ou de penser. Si ce détachement était complet, si l'âme n'adhérait plus à l'action par aucune de ses perceptions, elle serait l'âme d'un artiste comme le monde n'en a point vu encore. Elle excellerait dans tous les arts à la fois, ou plutôt elle les fondrait tous en un seul. Elle apercevrait toutes choses dans leur pureté originelle, aussi bien les formes, les couleurs et les sons du monde matériel que les plus subtils mouvements de la vie intérieure. » PUF, p. 120. 1900. Si l'on peut suivre Bergson dans l'idée qu'une perception délivrée des limites du besoin, des préoccupations utilitaires et des conventions linguistiques est sans doute plus disponible à la richesse du donné que celle qui en est prisonnière, en revanche il est difficile de le suivre lorsqu'il parle d'une manière virginale » de percevoir permettant de saisir les choses dans leur pureté originelle ». Car cette idée d'une virginité possible des sens et de la conscience n'est-elle pas une illusion ? Les sens et la conscience ne sont-ils pas irréductiblement des médiations dans le rapport au réel et ces médiations peuvent-elles jamais être virginales ? Ce serait oublier qu'elles ont été éduquées dans un contexte culturel, qu'elles portent la marque d'une subjectivité même si elle est élevée à l'universel, et surtout qu'elles ne sont pas des instruments passifs dans la représentation. Le donné est toujours l'objet d'une transposition et toute transposition implique une part de construction. Peut-on sérieusement prétendre que l'artiste échapperait aux lois générales de la perception ? Telle était l'aspiration des grands artistes modernes. Les Monet, Gauguin, Cézanne, Malevitch, Klee étaient obsédés par le souci de retrouver un rapport au réel vierge de toutes les influences d'une civilisation dont ils voulaient secouer le joug. Ils ont produit de grandes œuvres. Peut-on dire pour autant qu'ils nous ont donné accès à la pureté originelle des choses ? Conclusion Il y a dans ce texte une conception originale de l'art. Bergson soutient que l'art est une voie d'accès plus directe à la réalité que la perception commune car les sens et la conscience de l'artiste sont en consonance avec le réel. Ce statut d'exception tient au fait que la nature a fait naître des âmes qui, de manière innée, sont détachées de la vie, ce détachement naturel étant la garantie d'une manière virginale de percevoir. Thèse intéressante mais problématique. La question est en dernière analyse de savoir s'il suffit d'être délivré des intérêts pragmatiques pour mieux voir et faire disparaître les médiations. Est-il légitime de prétendre qu'il y a pour l'homme une intuition possible de l'immédiat ? C'est en tout cas ce qu'affirme Bergson. Par l'élargissement de la faculté perceptive et de la conscience qu'il implique, l'art a l'insigne privilège de détruire les médiations occultantes pour donner accès à la réalité pure. Enfaisant quelque chose de beau, et donc c’est a l’artiste de tout mettre en œuvre pour réaliser quelque chose qui va dans ce sens, l’acheteur aura ainsi non seulement un objet a la pointe de la technologie mais également un objet qui va lui donner l’impression d’avoir acheter une œuvre d’art. Un objet artistique à donc aussi une utilité marketing dans notre société. La question de la beauté, dans l’Antiquité, est liée essentiellement à beauté naturelle, qui représente l’idéal ou le modèle de la beauté. L’art, cherchant à rivaliser avec la nature, ne produit que des imitations, il est artifice ». Hegel 1770-1831 explique en quoi l’imitation de la nature demeurait la principale finalité de l’art grec Zeuxis peignait des raisins qui avaient une apparence tellement naturelle que les pigeons s’y trompaient et venaient les picorer, et Praxeas peignit un rideau qui trompa un homme, le peintre lui-même. On parle, dans ce cas, d’un triomphe de l’art » Esthétique I, 1829. Il ajoute On peut dire d’une façon générale qu’en voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant ». S’établit avec Hegel et pour l’ensemble de la philosophie moderne un renversement total c’est désormais par rapport à l’homme que la nature est pensée La beauté artistique, fruit de l’esprit, est supérieure à la beauté naturelle » Esthétique, début de l’introduction. Oscar Wilde, écrivain irlandais, l’auteur du Portrait de Dorian Gray 1891, influencé par les écrits sur l’art de Baudelaire et de Théophile Gautier, va jusqu’à affirmer que ce sont la nature et la vie qui imitent l’art Des jeunes hommes se sont suicidés parce que Rolla [héros de Musset dans le roman éponyme de 1833] et Werher [héros de Goethe dans le roman Les souffrances du jeune Werther de 1774] se sont suicidés ». Les personnages réels imitent des personnages de fiction. Et nous sommes, en peinture, au tout début du mouvement impressionniste. Il n’empêche que les appréciations d’Oscar Wilde peuvent sembler aujourd’hui critiquables d’après la conception moderne de l’art, les Monet sont supérieurs aux Corot ; les couchers de soleil de Turner sont, écrit Wilde, tout à fait passés de mode …. Les admirer est un signe marquant de provincialisme. » Nietzsche 1844-1900 va idéaliser l’artiste, et l’opposer au philosophe et à ce que nous appelons finalement, aujourd’hui, depuis Zola et l’affaire Dreyfus, l’intellectuel. Seule la vie de l’artiste mérite d’être vécue. Dans La Naissance de la Tragédie, Nietzsche renverse les valeurs établies par certains Grecs Socrate est principalement visé en expliquant que l’art est un remède contre toutes les maladies de la réalité. Nietzsche n’aime pas la réalité. Il défend au contraire le monde de l’apparence et de l’illusion, celui de la légèreté et de la superficialité. Nietzsche, qui n’aime pas non plus l’esprit de sérieux, est resté un enfant. L’artiste représente l’homme vrai ». Il faut lire, écrit-il encore, les livres qui vous apprennent à danser » Humain, trop humain, I, § 206, 1878 et 1886.

L’art n'apporte rien à l'homme qui lui permet de vivre, d'évoluer, et c’est d’ailleurs une des fonctions de l’art que d’être désintéressé, comme le dit Oscar Wilde « l’art est tout à fait inutile ».

Bonjour!C'est une très bonne question!L'art est présent partout dans la société. Il ne s'agit pas seulement de peintures, de dessins ou de sculptures. L'art c'est aussi les films, la musique, les pièces de théâtre, le cirque, les clowns, etc. Imagine un monde sans toutes ces choses! Ce serait vraiment moins beau et amusant. Imagine une ville sans décorations, sans beaux bâtiments. Imagine ta maison sans décorations. Imagine aussi que tu ne peux plus jamais voir de films, d'émissions, écouter de musique. Même les jeux vidéos sont une forme d'art! La photographie est aussi une forme d'art. Comme tu peux le voir, l'art sert à divertir les gens, à rendre le monde plus beau et à passer des messages. Plusieurs artistes essaient de dire quelque chose à travers leur art. J'espère avoir répondu à ta question! Si tu as besoin d'aide pour autre chose, n'hésite pas à nous réécrire!Laurie 😊
Lart nous permet d'être heureux • Comme nous venons de le voir, l'art n'est pas une pâle imitation de la nature, il a une fonction philosophique et sociale indéniable. Certains philosophes pensent que l'art est une cure de bonheur. Si la « délicatesse de passion », c'est-à-dire l'extrême sensibilité aux passions, peut nous faire
Vers une Nouvelle Santé... Avec l'arrivée de l'Ere Nouvelle l'être humain saisit les Trésors de la Terre et leur utilisation pour le maintien en bonne Santé. S'ils s'adaptent à l'immense Mouvement des Courants Vitaux sacrés, alors les êtres humains retrouveront la Santé. L'Art de la Santé consiste notamment à trouver la Force de Guérison dans toutes les plantes. La Santé Naturelle, ça s'apprend ... Naturellement! Le véritable Art de Guérir ne s'apprend pas. S'installer sur une Hauteur peut aider à retrouver la Santé. Vivre en plein air confère Fraîcheur et Santé. "Fais du bien à Ton corps pour que Ton âme ait le désir d'y demeurer..." - Proverbe Indien - Rechercher Sur L'art De Vivre Sain Recherche Newsletter L'Art de Vivre Sain Découvrez les Lois et les Principes de L'Art de Vivre Naturellement en Bonne Santé! Archives Articles RÉCents Pages De L'art De Vivre Sain Catégories Inscrivez-Vous À La Newsletter Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés. Liens
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